dimanche 22 novembre 2009

Dark Waters...part one


Depuis une semaine, je travaille sur la production d'une série "docufiction" en trois épisodes unitaires, intitulée Eaux Troubles du Crime. C'est la troisième saison de cette série qui est tournée cette année, pendant que la saison deux est diffusée sur Canal D.
La série est produite par Red Letter Films, pour qui j'ai travaillé précédemment sur "Les Enfants de Maillardville". La productrice, Sylvie, est québécoise.

Chaque épisode raconte les faits et l'enquête de crimes ayant été commis au Canada, et dans lesquels l'eau a joué un rôle important : en étant la cause de la mort ou en jouant un rôle dans la destruction/découverte des indices.
Les interviews des témoins et enquêteurs ont déjà été tournées, et nous préparons donc le tournage des reconstitutions de meurtres et d'enquêtes ( le type qui poignarde sa femme, le médecin légiste qui découvre la cause de la mort...etc). Attention, on est pas dans CSI hein, là c'est que des reconstitutions réalistes (pas de zoom net sur une plaque d'immatriculation vue du ciel ou ce genre de chose).

Lundi soir donc, mon nouveau permis de conduire canadien en poche (enfin le papier temporaire, la carte devrait arriver dans le courrier d'ici quelques jours), je prends le ferry à Tsawwasswen pour me rendre à Victoria. Philip Fuldauer, Coordinateur de Production, est venu me chercher à l'arrivée. C'est lui que je vais assister pendant la dernière semaine de prépa et le tournage.

Le bureau de production est installé dans une chambre de l'hôtel Laurel Point Inn, dans le centre de Victoria, réaménagée pour l'occasion.
On est à une semaine du début du tournage, et toute l'équipe de prépa occupe le bureau : Productrice, Réalisateur, Assistant Réalisateur, Régisseur, ainsi que Chef déco et "Publiciste", c'est à dire Catherine, une jeune femme qui s'occupe de relater les coulisses du tournage sur un blog accessible sur le site web du diffuseur. Au total c'est 8 personnes dans 30m2 qui oeuvrent à mettre bout à bout tous les éléments du tournage.

Les deux premiers jours sont assez calmes de mon côté, j'essaie d'aller à la pêche aux infos avec Philip, qui pour l'instant me confie surtout la rédaction de feuilles de route pour les membres de l'équipe qui arrivent de Vancouver et sont logés à l'hôtel.
Je m'occupe également de réserver traversées en ferry et en hydravion et d'imprimer des chèques. J'avoue que les premiers jours sont un peu frustrants, car entre deux mails je n'ai pas grand-chose à faire.
Le deuxième soir, en quittant le bureau, je dit à Philip qu'il ne doit pas hésiter à me confier plus de boulot, je suis là pour ça :)
Je suis nouvelle sur le territoire Canadien, mais à ne pas confondre avec nouvelle dans le métier. Mais je sais aussi que ce n'est pas facile de déléguer lorsqu'on a l'habitude de tout faire tout seul, comme c'était son cas auparavant. Et puis je m'en rends bien compte, il faut mine de rien que je (re)fasse mes preuves...

Finalement, le lendemain (jeudi) les choses s'agitent un peu plus et je récupère quelques tâches supplémentaires, ce qui est important aussi pour se faire connaître du reste de l'équipe, car je n'aurai sans doute pas l'occasion d'aller sur le plateau. Il y a quand même rien de plus frustrant que de faire partie d'une équipe sur le papier, et que finalement personne ne sache vraiment qui on est.

Philip rentre chez lui à Gabriola ce week-end, et je suis donc chargée de "garder le fort" pendant son absence.
Samedi l'équipe part en repérages techniques et je suis donc seule toute l'après-midi. Mais cette fois pas le temps de m'ennuyer, entre les 120 scénars à relier et vérifier, les talkies à numéroter, encore des chèques et des feuilles de route, et puis ah, tient, il faut que je contacte par texto un technicien qui se trouve en ce moment au Mexique, et va devoir nous rejoindre avec son bateau à Victoria lundi soir...Je précise tout de même, le bateau se trouve à Vancouver et il prend l'avion entre le Mexique et le Canada (il vient pas à Victoria à la rame).

Dimanche, je suis à mon poste à 9 heure. Ernie, le chef déco, me tient compagnie pendant la matinée, pendant qu'il imprime des fausses étiquettes de bouteilles et autres éléments visuels destinés à "habiller" le décor.
C'est le calme avant la tempête, demain c'est le dernier jour de prépa avant le tournage, dernière occasion de boucler les "loose ends" et de ne pas faire de faux démarrage.

J'en profite pour revenir un peu en arrière et préciser que je suis logée, non pas à l'hôtel mais chez Marc Lapprand, qui a la gentillesse de m'accueillir chez lui pendant 2 semaines.
Marc nous avait déjà accueillis avec Brice il y a deux ans lorsque nous sommes venus pour la première fois à Victoria.
Je me souviens de son appartement comme si c'était hier, et le trajet à pieds qui me mène de chez lui au bureau me fais traverser des lieux familiers :
Je passe devant l'Empress Hotel, institution Victorienne locale, devant la statue de James Cook et le Parlement de Colombie-Britannique...


Le "pont bleu" sur Pandora Avenue, vu depuis l'appartement de Marc






Retour au bureau: En fin de journée dimanche, Philip me rejoint et l'effervescence recommence. L'équipe s'interroge sur le problème des conditions climatiques des deux premiers jours: le tournage a lieu sur un lac, avec des plans sous-marins et un comédien censé tomber à l'eau.
Il y a beaucoup de vent, et peu d'abris disponibles autour du lieu de tournage. Pour la sécurité des comédiens et de l'équipe, il va peut-être falloir modifier le planning, ou trouver un autre endroit autour du lac, mieux abrité...

Demain s'annonce être une grosse journée, avec réunion de production le matin, et puis l'après-midi pour tout boucler avant le début du tournage, mardi, 7h00 du mat...

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