mercredi 26 mai 2010

Petits plaisirs sans importance...

1) La satisfaction de couper la bonne quantité de beurre en un seul morceau
(des années et des années de pratique)



2) La suprise de découvrir que le miroir acheté pour $20 sur Craigslist (et livré à domicile gratuitement par l'ancien propriétaire !) est exactement de la même couleur que le mur de notre chambre (sur la photo de l'annonce il avait l'air plus clair)....



Dommage que Brice aime pas le ton sur ton, il va falloir qu'on le repeigne...Des suggestions ?

dimanche 23 mai 2010

"Busing it" in Vancouver...

Comme je le disais dans un post récent, je prenais pas mal le bus en récemment pour me rendre au boulot. Les transports en commun, à Paris, on y avait échappé, ce qui était une vraie chance. Je crois qu'on aurait pas supporté aussi longtemps de se faire des 30-40 minutes de métro bondé pour se rendre au boulot et en revenir. Brice, ou qu'on soit, il aime pas le bus, il a le mal des transports. Mais ici quand même, rien à voir. J'avais 35-45 minutes de bus (aller) par jour et ça ne me dérangeait pas. Je pensais d'ailleurs faire un petit post à ce sujet. Donc voilà:

D'abord, une grande partie des bus à Vancouver est électrique. Ils sont reliés à des fils suspendus, qui ne sont certes pas très heureux dans le paysage, mais que finalement on fini par oublier.
L'avantage évidemment, c'est le côté écolo, pas de pot d’échappement nauséabonds et polluants.
Le désavantage, c'est que les bus ne peuvent pas se doubler, car leurs tiges les en empêche. Donc s'il y a un bus en panne, ou qui s'arrêtent à tous les stop pour prendre des passagers, le bus de derrière (qui n'est pas forcément le même numéro) est obligé d'attendre.
Ça arrive d'ailleurs que les bus "déraillent" et dans ce cas, le chauffeur enfile son petit gilet jaune fluo et sort avec sa tige façon velux pour raccrocher son bus.
Lorsqu'il y a des travaux sur la route, obligeant le bus à se décaler de plus d'une voie, il y a en général une personne des travaux qui s'occupe de le décrocher avant, et une autre pour le raccrocher après la zone de travaux (les bus ont une batteries qui leur permet quand même d'avancer pendant quelques kilomètres sans alimentation).



Ça c'est pour ceux qui s'intéressent à l'aspect technique....:P

Les bus à Vancouver, ils sont très bien pensés, et pour tous les types de passagers. Un système de suspension permet au chauffeur d'abaisser le niveau de son bus pour faciliter la montée des poussettes ou des personnes à mobilité réduite. Il y a une même une rampe qui se déplie au niveau de la porte avant et rend l'accès facile aux fauteuils roulants.
A l'intérieur, l'avant du bus est réservé en priorité aux fauteuils et poussettes, avec des sièges qui se relèvent pour faire de la place. Lorsque qu'un passager "à roulettes" monte dans le bus, le chauffeur lui demande toujours où il descend, et attend que les freins de la poussette/du fauteuil soient enclenchés avant de redémarrer.
Les bus sont même conçus pour les cyclistes: un rack pouvant accueillir 2 vélos se déplie sur le pare-choc avant. Idéal pour les bicycletteux fatigués ou qui préfèrent ne pas affronter une côte menaçante sur leur route.
Par contre, les gros chiens sont interdits dans le bus. Seuls les animaux de compagnie en cage sont acceptés (à l'exception des chiens pour aveugle)...


Il y a plusieurs types de bus. Ceux qui s'arrêtent tous les deux blocs (en général plutôt électriques), et les "express" qui parcourent des plus grandes distances et ne s'arrêtent que sur les gros croisements (ceux là tournent au diesel, mais sont de plus en plus hybrides diesel/électrique). A l'intérieur, tous les arrêts sont annoncés par une voix électronique suave, et affichés sur un écran digital. En revanche il n'y a pas de carte, ni à l'intérieur ni aux arrêts. Il vaut donc mieux savoir à l'avance où l'on va (le site de Translink, la compagnie des transports en communs de Vancouver, permet de trouver sans problème son itinéraire). Cependant les chauffeurs seront toujours heureux de vous renseigner et vous indiquer à quel arrêt descendre. Lorsque la belle voix électronique ou l'affichage ne fonctionne pas, j'ai même vu des chauffeurs annoncer chaque arrêt eux-mêmes (et suffisamment fort pour que les passagers à l'arrière l'entendent).

Les arrêts de bus ne sont pas toujours faciles à voir, mais une fois qu'on sait à quoi ils ressemblent, on les trouve sans mal. Il s'agit en général d'un poteau en métal avec un signe rectangulaire bleu et jaune. Pas d'horaires ni de carte, mais un numéro à 5 chiffres. Si on envoie ce numéro par texto au 33333, on reçoit dans les quelques secondes les horaires des prochains bus à passer. Et c'est un texto gratuit !



Les gens ici se plaignent que les bus sont souvent en retard et que les chauffeurs ne sont jamais sympa....Pour ce qui est du retard, j'ai rarement eu à attendre plus de 15 minutes, et le bus que je prenais le matin passe en général toutes les 7-8 minutes. Pour ce qui est des chauffeurs, je dirais au contraire qu'ils sont exceptionnellement gentils et souriants, par rapport aux transports en communs en France, ou en tout cas à Paris (enfin ça, c'est pas difficile).
Sur le tronçon East Hastings, que je traversais le matin, il y a beaucoup de SDF et de gens qui n'ont pas d'argent. S'ils demandent poliment, le chauffeur accepte 98% du temps de les transporter gratuitement. Par contre attention, s'ils essaient de tricher et de monter par la porte arrière, c'est dehors, faudra attendre le prochain...

Une autre différence, c'est qu'il n'y a pas de contrôleurs. Comme la montée est obligatoirement par la porte avant, c'est le chauffeur qui s'assure que les passagers ont un titre de transport. Contrairement à la France, il faut avoir l'appoint pour acheter un ticket à bord ($2.50), le chauffeur ne perd pas de temps à rendre la monnaie, c'est une machine qui délivre le ticket. D'ailleurs parfois la machine tombe en panne, et donc là, c'est "free ride" (transport gratuit). J'ai aussi vu des chauffeurs prendre volontairement des passagers gratuitement en fin de soirée ou la nuit...Si après ça on me dit que les chauffeurs Vancouverois sont pas sympa....

Une dernière différence, qui reflète tout à fait la mentalité du pays, c'est que très souvent, les passagers disent merci au chauffeur en descendant. Et même s'ils descendent par la porte arrière, il est très courant d'entendre un "Thank you driver !" à l'autre bout du bus, auquel le chauffeur répondra systématiquement par un "You're welcome"....

Downtown Eastside...

Ces dernières semaines, je travaillais dans un bureau de production situé près de Hastings et Victoria.
C'est un peu à l'autre bout de la ville, un peu loin pour que j'aie la motivation de faire le trajet à vélo tous les jours. Heureusement, le bus #10 qui passe sur Granville m'emmène directement à destination, en 30-40 minutes environ...Le bus remonte South Granville, traverse Downtown puis tourne à droite sur Hasting et file tout droit vers l'est.

Du coup ça me donne l'occasion de voir la population évoluer à mesure que le bus avance. Depuis mon arrêt jusqu'à Robson St, ce sont des "jeunes cadres dynamiques" qui vont au bureau dans les "highrise" de downtown. Je prenais le bus à 7h45, un peu avant l'heure de pointe, mais cette section du trajet est blindée entre 8h et 8h30. Après Robson, le bus se vide en général au 2/3 et puis la population change drastiquement sur Hastings St. A force de traverser ce quartier, qui n'est pas tant dangereux que profondément triste, j'ai eu envie de savoir ce qui a causé le déclin d'un quartier autrefois florissant jusqu'à en arriver là.

Hasting St, c'est un des axes Est-Ouest principaux dans la partie Nord de Vancouver. L'axe traverse cette partie de la ville appelée Downtown East Side, située plus ou moins entre Cambie à l'ouest et Clark à l'est. Au-delà de Clark, on entre dans East Vancouver.

Située juste au sud de Gastown, anciennement le quartier des scieries, Hastings St, était il y a 50 ans, le quartier commerçant le plus vivant de la ville. La foule de travailleurs y circulait largement grâce au réseau de tramway.

Les grands magasins Woodward's et Eaton's était situés sur Hastings jusqu'à la fin des années 1960. Mais en 1958, la ligne de tramway est arrêtée. La bibliothèque à l'angle de Main St et Hastings se déplace sur Burrard & Robson et de nombreux business suivent. Le résultat est une baisse de l'affluence quotidienne de près de 10 000 personnes !



Par ailleurs, les loyers augmentent dans les autres quartiers de la ville, rendant Downtown East Side le seul quartier abordable pour les foyers à faibles revenus.
A la fin des années 1960, le grand magasin Eaton se déplace dans le nouveau centre commercial Pacific Center, construit sur Granville St. Les commerces du quartier disparaissent donc les uns après les autres, se déplaçant plus au centre de Downtown, ou fermant carrément leurs portes.

La population du quartier se dégrade aussi lorsque dans les années 1970 des coupes budgétaires gouvernementales obligent les institutions psychiatriques de la régions à fermer, laissant littéralement à la rue leurs pensionnaires. Une nouvelle fois, les loyers de East Hastings sont les seuls que cette population "marginale" peut se permettre.

Une autre anecdote raconte que le Maire de Calgary en Alberta a un jour décidé d'offrir à tous les SDF de sa ville un billet de train aller-simple pour Vancouver, avec pour argument:
"Calgary en hiver, il fait -20, à Vancouver il fait +10..."
Argument plutôt convaincant quand on vit dans la rue, à la merci des intempéries...



Et puis, comme beaucoup de villes portuaires, Vancouver est une plaque tournante pour le trafic de drogue. Les problèmes de la drogue et de la prostitution augmentent rapidement dans les années 1980, et c'est aujourd'hui l'aspect le plus frappant de cette zone, connue à travers le pays comme le "code postal le plus pauvre du Canada".



Comme je le disais plus haut, le quartier n'est pas un coupe gorge, on peut s'y déplacer en journée ou même le soir sans se problème. Il y a d'ailleurs de nombreuses patrouilles de police qui veillent, surtout sur les rixes pouvant survenir entre junkies ou prostituées qui se battent pour leur coin de trottoir. En tant que "civilian" on est finalement assez transparent et hormis pour demander une pièce ou une cigarette, les pauvres diables qui zonent sur le trottoir sont assez indifférents.
Mais c'est une vision d'une incroyable tristesse que de traverser cette zone, de voir tous ces visages marqués, ces regards vides, cette pauvreté et misère absolue...surtout à quelques pâtés de maisons seulement du centre de la ville, des quartiers plus riches et commerçants.


D'après les études de la ville, le nombre de SDF qui dorment dehors a augmenté de 300-600 à 500-1200 par nuit depuis 2001...

La ville de Vancouver a mis en place un plan d'action pour essayer de réduire, voire même de supprimer les nombre de personne dormant dans la rue d'ici 10 ans, et il s'agit bien de trouver des solutions pour offrir de l'emploi, des logements abordables pour tous, et un soutien social à la population qui en a besoin, et pas juste d'envoyer les SDF hors de la ville, comme cela avait été évoqué - plus ou moins sérieusement - pendant les J.O.



Mais en attendant que la misère de Downtown Eastside soit éradiquée par les "powers that be", l'association Hope in Shadows a de son côté crée une initiative positive pour revaloriser le quartier:
Créée autour d'un concours de photographie, l'association propose chaque année aux gens du quartier de photographier leur environnement et d'offrir ainsi leur propre point de vue et vision du quartier. Parmi toutes les photos prises grâce à des appareils jetables noir et blanc, 12 clichés sont sélectionnés pour être imprimés dans le calendrier annuel et exposés à travers la province. Ce calendrier est ensuite lui-même vendu dans les rues de Downtown Eastside par des SDF ou des personnes à faible revenus.
En 2009 le calendrier s'est vendu à 13300 exemplaires...50% pour des ventes de ces photos, en calendrier ou seule, reviennent au photographe....





Comme vous l'aurez compris, toutes les photos postées sur ce blog sont la propriété de Hope in Shadows....

Des visiteurs....venus d'ailleurs...

Du 30 avril au 13 mai, Yvette et Dominique, les parents de Brice, sont venus nous rendre visite à Vancouver.
Nous avons eu la chance de trouver un appartement à louer à 5 minutes de vélo de chez nous, pour un loyer modéré en échange de nourrir "Moby" le chat et d'arroser les plantes.
Du coup nous avons pu jouer les guides touristiques, et nous nous sommes baladés dans des endroits connus, et en avons découvert d'autres où nous n'avions pas encore eu l'occasion d'aller.

Le premier jour (samedi 1 mai), nous avons commencé par une balade entre l'appartement et Granville Island. Nous avons déjeuné au restaurant La Salade de Fruit, restaurant français (façon brasserie on devrait dire) situé dans le même bâtiment que le Centre Culturel Francophone. C'était une grosse déception car j'en avais entendu du bien, et il y a souvent la queue le midi pour y manger, mais la nourriture était loin d''être exceptionnelle.
L'après-midi nous avons fait tout le tour de Stanley Park, une bonne balade de 2 heures depuis le départ à proximité de Cardero Park, passage par Third Beach, et par Lost Lagoon pour retourner finalement jusqu'à Georgia Street @ Nicola.

Le dimanche, pas de chance il pleuvait, mais cela ne nous a pas empêché de partir en balade à Lynn Canyon, connu pour son pont suspendu. A ne pas confondre avec la pont suspendu de Capilano, qui est payant, beaucoup plus touristique et a des allures de Disneyland avec ses guides en costumes d'époque. Ici c'est gratuit, on traverse le pont, puis on descend doucement dans la forêt jusqu'à la rivière en bas. Il y a également un sentier, le Baden Powell Trail, qui permet entre autre de rejoindre Grouse Moutain, et traverse plusieurs autres parcs naturels de la côte Nord.

La pluie ne nous a pas empêché d'imaginer le coin en plein été, et de se dire qu'il faudrait y revenir pour un pique nique au bord de la rivière...

Pour se sécher après cette balade dans la forêt humide, nous sommes retournés dowtown pour boire un thé à Raw Canvas, où Yared était en train d'installer son exposition....Y et D ont été très intéressés par les portraits de Yared et très contents de cette rencontre.



La semaine suivante je travaillais, mais Brice a fait plusieurs balade avec ses parents, entre Deep Cove, le Queen Elizabeth Park et Grouse Mountain et nous nous retrouvions le soir pour dîner.


le panorama de Deep Cove...


Le lieu est très populaire l'été pour les balades en Kayak...sur la liste des choses à faire !


Discussion sur la France avec le chauffeur du "school bus"


Le Queen Elizabeth Park jeudi....


...et Grouse Montain le vendredi


Même en mai il y a encore de la neige au sommet de Grouse Mountain...et des ours (en captivité)

Pendant leur second week-end à Vancouver, nous avons continué les balades en ville: le samedi à Wreck Beach sur la pointe ouest de la ville, puis passage par le Sailing Club de Jericho Beach, où nous avons croisé par hasard Robert (le photographe avec qui Brice travaille), et un peu moins par hasard, car ils y étaient pour leur cours de voile, Marie, Guillaume, Clotilde et Pau.




Le dimanche nous avons marché depuis l'appartement jusqu'à Granville Island pour prendre le Seabus, qui traverse la baie et nous emmène du côté de Yaletown. Nous avons marché sur le Seawall côté rive nord, et jusqu'à Sunset Beach, pour finalement prendre un petit thé glacé en terrasse.

Le seabus qui traverse False Creek. Il y a en fait deux compagnies privées, donc si vous achetez un aller-retour avec l'un faites attention de pas monter dans l'autre au retour !

Mardi soir, nous sommes allés prendre un petit apéritif dinatoire chez Janet et Christine, et mercredi soir, Brice a présenté Andrew, Trish et la petite Olivia à ses parents.
Jeudi, jour du départ, nous avons déjeuné ensemble puis un petit détour par le studio de Robert avant de se rendre à l'aéroport...

Ça nous a fait très plaisir de voir Yvette et Dominique et de pouvoir leur faire découvrir notre "nouvelle maison", au sens large, ainsi que nos amis. En 15 jours ils ont eu un bon aperçu de la situation (très difficile !) dans laquelle nous vivons ici, des gens que nous côtoyons et de notre environnement quotidien...

Ce sont les premiers à être venus nous rendre visite, prochains sur la liste: Romain, Julie et Natan à partir du 23 juillet, et puis peut-être d'autres visiteurs à l'automne ?...



vendredi 7 mai 2010

Burger !!!

Bon, ça fait maintenant plus d'une semaine qu'on a pas posté.
La raison est que ça fait une semaine que les parents sont arrivés à Vancouver (chose incroyable, depuis qu'ils sont là, c'est le beau temps en permanence) et entre les rendez-vous pour les futurs projets (pour moi), le vrai boulot (pour Mélanie) et les visites du coin avec Y&D, on a pas super le temps de blogger.
Mais aujourd'hui je prends quand même 5 minutes pour vous parler d'un sujet de la plus haute importance.
En effet, il s'agit du blog d'un compatriote américain nommé Burger.
Ne me demandez pas comment je l'ai trouvé celui là, c'est une longue histoire, mais toujours est-il que je suis devenu accro.
Pour ceux qui ne me connaissent pas bien, sachez que j'ai un gros faible pour ce genre de personnages, qu'ils soient gros, petits, gras ou maigre, tant qu'ils ont une tête à la con, je suis mort de rire. (comme un gamin de 3 ans, et Mélanie peut confirmer)

Je vous présente donc Burger: