jeudi 6 août 2009

Vermeer, Rembrandt, and the Golden Age of Dutch Art

En ce moment à la Galerie d'Art de Vancouver a lieu une exposition de peintres Néerlandais intitulée Vermeer, Rembrandt, and the Golden Age of Dutch Art.

Julie Carlsten, que nous avions rencontré il y a deux ans, nous a donné deux entrées gratuites (merci Julie !) qu'elle avait reçues car elle dispose d'un pass annuel. Comme Brice n'était pas très attiré par cette expo, j'ai proposé à Clotilde d'y aller.

Bon, Vancouver c'est sûr, on y a pas déménagé pour la richesse culturelle de la ville. La Galerie d'Art n'est pas très grande, et son prix d'entrée est assez hallucinant : 20,95 $ (le Louvre c'est 9 euros).
Ceci dit, on peut saluer la diversité de leurs expositions, qui mettent aussi bien en avant les artistes originaires de la région que ceux plus internationaux. En l'occurence la plupart des oeuvres de cette expo font en temps normal partie de l'expo permanente du Rijksmuseum d'Amsterdam.

L'expo était assez intéressante, et les explications plutôt claires et pertinentes, tant sur le contexte historique que sur la vie de certains peintres.
Il y avait effectivement quelques Rembrandt, dont le Portrait of his son Titus in Monk.
Un seul Vermeer par contre (bon, c'est vrai que des Vermeer en même temps, y'en a pas tant que ça), mais bien mis en valeur à la toute fin de l'expo, en cerise sur le gâteau : The Love Letter


Mais bizarrement, le tableau qui m'a fait le plus d'effet est celui de Pieter de Hooch, Interior with a Mother Delousing her Child's Hair (La Tâche Maternelle).
J'ai été frappée par la construction du tableau, la perspective et évidemment la lumière, présente de plusieurs sources et sous diverses formes. La fenêtre de droite qui éclaire toute la diagonale du tableau, avec la mère au premier tiers et le petit chien au troisième. Ce dernier regarde vers l'arrière, en guise de point de départ de la perspective qui mène à la porte du fond, par laquelle rentre là-aussi la lumière qui renforce cette perspective. Toute la construction est pensée pour faire voyager le regard à travers les différentes pièces. Je vous passe mes exclamations au sujet des reflets sur le carrelage ou sur le poil du chien, mais moi qui suit toujours émerveillée par le talent de ces peintres qui recréent la lumière avec leur pinceau, je suis restée scotchée devant ce tableau plusieurs minutes...



Et puis, encore plus bizarrement, la tache sombre dans le coin en bas à droite, un baquet d'eau probablement, et la forme plus claire à côté m'ont fait penser au Modèle Rouge de Magritte.

Ça n'a absolument rien à voir, je sais, mais finalement, l'intérêt d'une oeuvre d'art c'est d'évoquer quelque chose au spectateur...et puis on a les références qu'on a...

2 commentaires:

  1. J'aime ce tableau mais pour d'autres raisons que les vôtres. Certes, la lumière et la perspective sont techniquement très bien rendues.
    La scène a tout de même de quoi surprendre. Mère et fille en symbiose! La mère absorbée par la tâche et la jeune enfant dans une attitude de consentement. Un moment d'intimité extrêmement bien saisi.

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  2. moi, je trouve ce tableau d'une ambiguité extrême. On ne sait pas s'il règne une atmosphère de grande sérénité ou si une mauvaise nouvelle vient d'être annoncée à mère et fille. Cette double impression est à mon avis produite par le vide de la pièce et les espaces successifs en opposition avec la forme fermée des personnages dont la position recroquevillée de la fillette sur sa mère, cherchant la protection, tournant la tête au vide. Car au delà de l'épouillage de la tête de la gamine, c'est un tableau qui aborde d'après moi une thématique plus complexe. Les peintres hollandais décrivant les scènes de genre sont les dieux du temps suspendu : grâce à des recours de composition et au travail sur les sources lumineuses, le peintre parvient à nous faire ressentir un instant d'une grande intensité, l'émotion à fleur de peau. C'est un bel exemple des fameux contrastes plastiques auxquels le peintre doit toujours avoir recours pour illustrer son idée. La fillette et le chien apparaissent comme les figures de l'innocence; elles n'ont pas de visages, et sont tournées vers le dedans ou le dehors semblent comme hors jeu, comme si elles n'avaient pas leur mot à dire, à moins que ce soit le spectateur qui soit en fait décentré du fait de ne pas pouvoir attraper leur regard.. Si on ne peut croiser leur regard et réciproquement c'est peut-être car l'innocence est un état émotionnel et non pas une volonté intellectuelle. La mère elle ne peut se cacher le visage car elle est passée dans le monde la connaissance. On peut s'amuser et laisser vagabonder son esprit en interrogeant le geste de la mère sur la tête de l'enfant, etc, etc...
    Je comprends que tu puisses y voir une analogie avec les chaussures de Magritte au delà de l'apparente différence de thématique. L'analogie, à mon sens réside dans ce fameux contraste de sens produit dans une même image. Les chaussures ne sont-elles pas censées protégées les pieds? chez Magritte on a l'impression que les pieds ont repris le dessus.
    je vais arrêter là mon commentaire car j'ai envie de dire mille choses sur ces deux tableaux mais ce blog n'est pas un forum sur la peinture non plus, pas vrai? tiens, ça me donne une idée... quand tu veux en tous cas pour échanger nos émotions sur le sujet car je suis une grande fan de l'école du Nord. Bises !

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